800 grammes
Du grain de sel au brin de laine
œuvre in situ…
30 avril-5mai 2024 / 10h30-19H
Entrée libre / Vernissage vendredi 3 mai à partir de 18H30
Les Greniers à sel de Honfleur sont un des sites les plus visités de Normandie. Classés monuments historiques, ils constituent un écrin exceptionnel pour accueillir des événements et manifestations culturelles. Ils offrent au visiteur la possibilité d’une expérience architecturale singulière et sensible, conjuguant émotion esthétique et connaissance historique de la ville.
Par une œuvre in situ, nous proposons de révéler la force et la puissance qui émanent de ces deux imposants vaisseaux de pierre, la beauté d’un espace que rythment et couronnent la voûte des charpentiers de marine et ses remarquables éléments de structure: varangues, arbalétriers, poinçons, butées.
L’installation est réalisée avec de la laine, un matériau extrêmement léger, fluide, mouvant. Elle se déploie de façon inversée, en contrepoint de la toiture, et reprend dans son dessin la charpente en bois de châtaignier qui évoque la coque retournée des navires.
N’utiliser que 800 grammes de matière, c’est aussi évoquer, par antithèse, les 10 000 tonnes de sel que pouvaient contenir ces greniers pour les campagnes de pêche, à une époque où l’exploitation des ressources de la mer n’était pas encore un enjeu critique. Aujourd’hui, choisir de n’utiliser qu’un minimum de matériau pour créer, c’est défendre une économie, une écologie des moyens.
Matériau naturel, fragile et modeste, la laine prend forme par son propre poids, dessinant une voûte en chaînette, une géométrie délicate, éphémère, que peut transformer un simple courant d’air. 800 grammes seulement. Une surface presque immatérielle, ondule au passage des visiteurs, générant une interaction subtile entre l’œuvre et le spectateur. 1600 mètres de fil. En circulant dans ce dispositif immersif, en le modifiant par le déplacement de son corps, le visiteur pourra sentir, percevoir, penser le lieu et son histoire, s’y
sentir présent, vivre une actualité.
« Pour moi, il ne s’agit pas seulement de travailler avec l’architecture et l’espace, il s’agit aussi de travailler avec le temps, de travailler avec les gens qui s’impliquent dans le lieu. C’est aussi une question d’histoire » Daniel Buren
8 mots clés pour découvrir l’exposition
I
Matériau proche du corps, douce, intime, la laine induit une sensation de fragilité. Elle se tricote comme elle se détricote. Si on tire sur le fil, tout se défait.
II
Utilisée par les tisserands et les géomètres, la trame est un moyen d’organiser l’espace, de l’imaginer. Tramer, penser quelque chose à venir qui n’a pas encore de forme.
III
Les formes sont générées par le matériau et la gravité:
un fil, accroché à un bout, l’autre étant libre, cela fait une ligne
verticale. Attaché aux deux extrémités, cela fait une courbe,
plus exactement une chaînette.
IV
Le fil est une génératrice, l’ensemble des génératrices
crée des surfaces virtuelles. Cela permet de sculpter le vide.
V
800 grammes pour une expérience sensorielle de l’œuvre
et du lieu comme jeux de forces en équilibre.
VI
Une intervention minimale dans les Greniers à sel pour
appréhender leur caractère monumental.
VII
Dans les greniers à sel, il y a le temps de l’histoire et il y
a le temps du visiteur. Ce qui se passe dans l’intervalle compte.
VIII
Un aller retour entre la simulation 3D et l’expérimentation in
situ des qualités physiques du matériau.
Les Greniers à sels, un monument historique
Les deux Greniers à Sel datent du XVIIème siècle. Construits par la ferme des Gabelles avec l’approbation de Colbert, la plupart des pierres ayant servi à leur construction proviennent des anciennes fortifications de la ville. Leur charpente en chêne est inspirée des techniques de construction marine. Ils sont classés Monuments historiques.
Dimensions: 42m de long, 12m de large, 14m au faîtage
Co-direction artistique : Jacquie Guiyoule
Conception graphique : Eva Hamard
Avec tous nos remerciements pour la ville de Honfleur et nos trois sponsors: Happywool, Boesner et Karver Systems