Greniers à sel, Honfleur, 800 grammes

800 grammes
Du grain de sel au brin de laine

œuvre in situ…

30 avril-5mai 2024 / 10h30-19H
Entrée libre / Vernissage vendredi 3 mai à partir de 18H30

Carte_postale_Internet

Les Greniers à sel de Honfleur sont un des sites les plus visités de Normandie. Classés monuments historiques, ils constituent un écrin exceptionnel pour accueillir des événements et manifestations culturelles. Ils offrent au visiteur la possibilité d’une expérience architecturale singulière et sensible, conjuguant émotion esthétique et connaissance historique de la ville.

vue de l'installation 800 grammes Jaune 03

Par une œuvre in situ, nous proposons de révéler la force et la puissance qui émanent de ces deux imposants vaisseaux de pierre, la beauté d’un espace que rythment et couronnent la voûte des charpentiers de marine et ses remarquables éléments de structure: varangues, arbalétriers, poinçons, butées.

L’installation est réalisée avec de la laine, un matériau extrêmement léger, fluide, mouvant. Elle se déploie de façon inversée, en contrepoint de la toiture, et reprend dans son dessin la charpente en bois de châtaignier qui évoque la coque retournée des navires.

N’utiliser que 800 grammes de matière, c’est aussi évoquer, par antithèse, les 10 000 tonnes de sel que pouvaient contenir ces greniers pour les campagnes de pêche, à une époque où l’exploitation des ressources de la mer n’était pas encore un enjeu critique. Aujourd’hui, choisir de n’utiliser qu’un minimum de matériau pour créer, c’est défendre une économie, une écologie des moyens.

Matériau naturel, fragile et modeste, la laine prend forme par son propre poids, dessinant une voûte en chaînette, une géométrie délicate, éphémère, que peut transformer un simple courant d’air. 800 grammes seulement. Une surface presque immatérielle, ondule au passage des visiteurs, générant une interaction subtile entre l’œuvre et le spectateur. 1600 mètres de fil. En circulant dans ce dispositif immersif, en le modifiant par le déplacement de son corps, le visiteur pourra sentir, percevoir, penser le lieu et son histoire, s’y
sentir présent, vivre une actualité.

« Pour moi, il ne s’agit pas seulement de travailler avec l’architecture et l’espace, il s’agit aussi de travailler avec le temps, de travailler avec les gens qui s’impliquent dans le lieu. C’est aussi une question d’histoire » Daniel Buren

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8 mots clés pour découvrir l’exposition

I
Matériau proche du corps, douce, intime, la laine induit une sensation de fragilité. Elle se tricote comme elle se détricote. Si on tire sur le fil, tout se défait.

II
Utilisée par les tisserands et les géomètres, la trame est un moyen d’organiser l’espace, de l’imaginer. Tramer, penser quelque chose à venir qui n’a pas encore de forme.

III
Les formes sont générées par le matériau et la gravité:
un fil, accroché à un bout, l’autre étant libre, cela fait une ligne
verticale. Attaché aux deux extrémités, cela fait une courbe,
plus exactement une chaînette.

IV
Le fil est une génératrice, l’ensemble des génératrices
crée des surfaces virtuelles. Cela permet de sculpter le vide.

V
800 grammes pour une expérience sensorielle de l’œuvre
et du lieu comme jeux de forces en équilibre.

VI
Une intervention minimale dans les Greniers à sel pour
appréhender leur caractère monumental.

VII
Dans les greniers à sel, il y a le temps de l’histoire et il y
a le temps du visiteur. Ce qui se passe dans l’intervalle compte.

VIII
Un aller retour entre la simulation 3D et l’expérimentation in
situ des qualités physiques du matériau.

2 greniers a sel Honfleurs
Les Greniers à sels, un monument historique

Les deux Greniers à Sel datent du XVIIème siècle. Construits par la ferme des Gabelles avec l’approbation de Colbert, la plupart des pierres ayant servi à leur construction proviennent des anciennes fortifications de la ville. Leur charpente en chêne est inspirée des techniques de construction marine. Ils sont classés Monuments historiques.

Dimensions: 42m de long, 12m de large, 14m au faîtage

Affiche_800gramme_Grenier_a_sel

Co-direction artistique : Jacquie Guiyoule
Conception graphique : Eva Hamard

Logo_Honfleur    HWPHPG   logo-boesner   K-LOGO

Avec tous nos remerciements pour la ville de Honfleur et nos trois sponsors: Happywool, Boesner et Karver Systems

 

Salt Granaries, Honfleur, 800 grams

800 grams
From grain of salt
to strand of wool…

April 30-May 5, 2024 / 10:30 a.m.-7 p.m.
Free entrance / vernissage Friday May 3 from 6:30 p.m.

Carte_postale_Internet

The Salt Granaries of Honfleur are one of the most visited sites in Normandy. Classified as historical monuments, an exceptional setting wich is likely to host cultural events and manifestations. They offer visitors the opportunity for a unique and sensitive architectural experience, combining aesthetic emotion with historical knowledge of the city.

vue de l'installation 800 grammes Jaune 03

Through an in situ work, we propose to reveal the strength and power emanating from these two imposing stone vessels, the beauty of a space rhythmically marked and crowned by the marine carpenters’ vault and its remarkable structural elements: stringers, crossbeams, king posts, and stops.

The installation is crafted with wool, an extremely light, fluid, and moving material. It unfolds in an inverted manner, in contrast to the roof, and incorporates in its design the chestnut wood frame that evokes the overturned hull of ships.

Using only 800 grams of material is also an antithetical evocation of the 10,000 tons of salt that these granaries were able to contain for fishing campaigns, at a time when the exploitation of sea resources was not a critical issue yet. Today, choosing to use a minimal amount of material to create means defending an economy, an ecology of means.

A natural, fragile, and modest material, wool takes shape under its own weight, drawing a chain-like vault, a delicate and ephemeral geometry that can be transformed by a simple draft. Only 800 grams. An almost immaterial surface ripples as visitors pass by, generating a subtle interaction between the artwork and the spectator. 1600 meters of thread. By moving within this
immersive installation, by altering it through the movement of his body, the visitor can feel, perceive, think about the place and its history, feel his own presence, and experience the present day.

« For me, it’s not just about working with architecture and space, it’s also about working with time, working with the people who engage with the place. It’s also a matter of history. » – Daniel Buren

simulation_3D_Grenier_a_sel

8 key words to discover the exhibition

I
Material close to the body, soft, intimate, wool induces a sensation of fragility. It is knitted as it is unraveled. If you pull on the thread, everything comes apart.

II
Used by weavers and geometers, the framework is a means of organizing space, of imagining it. Weaving, thinking of something to come that has not yet taken shape.

III
Forms
are generated by the material and gravity: a thread, attached at one end, the other end being free, creates a vertical line. Attached at both ends, it creates a curve, more precisely a chain.

IV
The thread is a generator; the set of generators creates virtual surfaces. This allows sculpting the void.

V
800 grams for a sensory experience of the artwork and
the place like a plays of forces in balance.

VI
A minimal intervention in the Salt Granaries to
apprehend their monumental character.

VII
In the salt granaries, there is the time of history, and there is the time of the visitor. What happens in the interval matters.

VIII
A back-and-forth between 3D simulation and in situ experimentation of the physical qualities of the material.

2 greniers a sel Honfleurs

The salt granaries, a historic monument

The two Salt Greniers date from the 17th century. Built by the Gabelles farm with Colbert’s approval, most of the stones used for their construction come from the old fortifications of the city. Their oak frame is inspired by marine construction techniques. They are classified as a Historical Monument.

Dimensions: 137.8 long, 39.4 wide, 45.9 at the ridge

Affiche_800gramme_Grenier_a_sel

Artistic co-direction : Jacquie Guiyoule
Graphic design : Eva Hamard

Logo_Honfleur   HWPHPG   logo-boesner   K-LOGO

With all our thanks to the city of Honfleur and our three sponsors
Happywool, Boesner et Karver Systems

à propos de l’exposition « 800 grammes »

dialogue avec François Gaulier….

 

C’est la deuxième fois que tu utilises la laine en tant que matériau. C’est venu comment ?

La première expérience, c’était pour un fête privée, une fête musicale. Le fil tressé s’est imposé de lui même à cause du titre de l’installation « la Trame » avec comme sous titre « ÉÉÈ Éphémère ». La trame, c’est un terme utilisé par les tisserands, les géomètres aussi. C’est devenu aussi un moyen pour analyser le monde : on découpe le monde; longitudes et latitudes définissent par exemple une trame sur une surface courbe comme la terre.

C’est la structure qui est importante dans ce terme, la trame c’est le support de quelque chose à venir, c’est un cadre qui permet de penser l’informel.

 

Sur ce projet, tu as commencé par définir une règle du jeu, sans à priori. La seule chose qui était dessiné sur l’avant projet, c’était le lieu et ses limites, la maison dessinée schématiquement, les arbres aussi …
Oui, cela s’est passé comme cela, un principe ou une règle du jeu pour un lieu particulier avec cette dimension  in situ , la prise en compte de l’existant. Le travail de François Morelet m’est revenu en mémoire. Avec un logiciel 3D, j’ai tiré des lignes, dans le plan, dans l’espace. Le plan d’architecte ou de géomètre est une façon de s’approprier l’espace, de le comprendre, d’intégrer les dimensions et les volumes. Le plan, un outil incroyable inventé par le genre humain pour redessiner le monde tout en essayant de le comprendre.
L’intersection des lignes de la trame dessinée permettait de définir des sous-espaces d’intervention plastique. J’ai même imaginé que d’autres plasticiens pourraient intervenir sur ces micro espaces. Après, c’était possible d’étendre le projet aux maisons avoisinantes, le principe pouvait fonctionné à différentes échelles y compris du quartier, de la ville…

Et la laine ?

Plutôt que prendre du fil ou de la corde, le fil de laine a une autre dimension, plus chaleureuse. Elle est utilisée pour envelopper le corps humain, pour le révéler, voire le cacher ou pour l’embellir. Tissée, tricotée, la laine devient un espace intime qui apporte de la chaleur, de la fragilité aussi, elle se tricote comme elle se détricote dans un processus réversible à l’infini.

L’espace est tramé et tu tricotes l’espace ?

À partir de la trame, on dessine des surfaces et des volumes avec des fils de laine. La matérialité du fil est génératrice, l’ensemble crée une surface. Par un jeu de plein et de vide, l’œil humain fait le lien de continuité visuelle entre les coupes, imagine l’absent. Reste un vocabulaire minimaliste suffisamment riche pour jouer de différentes variantes.

Daniel Buren dit que les bandes de 9,5cm de large qu’il utilise constitue un vocabulaire. Le fil de laine, la gravité, le plein, le vide s’inscrivent dans une démarche similaire.

La création de surface, le modelage des formes avec des pleins et des vides est un travail que je développe depuis des années. J’ai commencé la sculpture à 20 ans en découvrant le travail du sculpteur Henry Moore en même temps que celui de Cardenas, Brancusi, Ulrich Rückriem et d’autres qui travaillaient beaucoup tant sur le plein que sur le vide. Je m’appuie aujourd’hui sur ma pratique de sculpteur avec un autre vocabulaire, à une autre échelle avec une dimension monumentale. Celle-ci se révèle dans cette série de sculptures en bronze « Les géants » alors qu’elles ne font que 20cm de hauteur!

Il y a donc un lien très fort entre ce travail avec la laine et la sculpture que l’on pourrait dire « classique » ?

Oui, c’est pour cela que je préfère dire que je suis sculpteur plutôt que plasticien, une référence à un artiste qui travaille la matière.

Si Cardenas, Moore, Brancusi …. étaient contraints aussi par la matière, pour cette installation avec la laine, la contrainte est la gravité terrestre. Si tu accroche le fil à un bout, l’autre étant libre, cela fait une ligne verticale. Si tu l’attaches aux deux extrémités, cela fait une courbe, plus exactement une chaînette. On peut l’expérimenter facilement ou le voir dans la nature. Les lignes à haute tension qui zèbrent l’espace dessinent une chaînette. Les électriciens, à leur manière, font du land art ! Après, il y a aussi le travail de l’architecte Antonio Gaudi qui simulait dans son atelier ses architectures, sa cathédrale avec des cordes et des poids pour visualiser les forces en jeu. De cette analyse directe avec des fils découle une esthétique très forte avec des piliers inclinés notamment dans son incroyable Sagrada Familia à Barcelone. Les piliers inclinés suivent les lignes de force, c’est pour cela qu’elles sont en biais.

Mon travail se décale de la sculpture classique du XX siècle tout en gardant l’essentiel à travers une recherche plastique singulière.

 

Et aussi la dimension monumentale ?
C’est important, car j’ai tout de suite été attiré jeune par la sculpture de grande dimension, plutôt pour l’extérieur. Au Greniers à sel, c’est vraiment une intervention In situ sur plus de 500m2 avec très peu de matière, 800 grammes seulement de laine et beaucoup de vide. Le spectateur remplira ces vides par sa présence active.

Le lien avec Gaudi est net pour ce travail dans les greniers à sel de Honfleur ? Il y a peut être aussi une dimension sérielle …

Une charpente est réalisée à partir d’un même élément que l’on répète plusieurs fois à l’identique. Le charpentier passe donc beaucoup de temps à dessiner ce premier élément pour le perfectionner au maximum et ensuite on le fabrique en plusieurs exemplaires, à l’identique. Cela doit être très rare de voir une charpente avec des principes constructifs différents sur une même charpente ? Ces principes des bâtisseurs sont la signature de leur travail et du bâtiment même, c’est là que se situe la création. On dit que ces artisans sont des hommes de l’art et je m’en sens proche en tant que sculpteur.

Donc, nous avons la charpente qui est l’élément singulier des deux greniers à sel de Honfleur. Les touristes viennent la découvrir, plus de 1500 visiteurs par jour. Cette intervention artistique in situ fait un écho inversée par rapport à la charpente. Chaque trame dessinée par les fils de laine est différente sur 9 mètres de long, une vague se dessine qui est ensuite répétée. Il y a une dimension sérielle et cette répétition crée un rythme comme celui d’une vague.

Les fils tombent du ciel.

Comme avec la pierre, le travail sur le plein et le vide, le négatif est pris en compte à ta manière toujours de façon très sensible. Tu avais déjà travaillé sur ce thème en projetant de la lumière laser sur la voûte d’une église ?
Dans le cadre de l’exposition « Arts sous les clochers »à Yquelon, près de Granville, j’avais projeté un trait lumineux rouge très fin, un trait laser, sur la voûte cylindrique de l’église. Le laser pouvait se déplacer de façon interactive avec le spectateur et dessinait sur le plafond cylindrique un cercle qui se transformait en ellipse à d’autres moments. Cette transformation du cercle en ellipse est une question de géométrie qu’Archimède avait étudié. Pour cette installation in situ, la voûte était découpée avec des tranches virtuelles de lumière, le spectateurs en était le pilote, enfin presque car l’algorithme qui réglait le mouvement des lasers avait son mot à dire. Cette notion est d’actualité avec l’émergence dans notre quotidien, de l’intelligence artificielle avec le poids des algorithmes.

Ce dernier projet avec des lasers et de la robotique «  Hommage à Archimède » est significatif de ton approche avec une dimension scientifique et technologique mais toujours poétique. « 800 grammes » est plus minimaliste comme certaines de tes sculptures que tu as pu faire avec du granit ?
« Clé de voûte » sculpture constituée de deux arches en acier délicatement posées à terre supportent une plaque de granit de 300kg et en constitue le point de jonction, un lien très fort. Cet élément ne pouvait être que en pierre pour souligner un élément constructif largement utilisé par les bâtisseurs. La clé de voûte fait partie de leur vocabulaire au même titre que la ligne, la courbe, le point. D’ailleurs, je préfère le titre en anglais « Keystone » qui est plus explicite et nous informe sur le rapport entre « Forme et Matière », entre « key » et « stone ». La forme : les grandes arches, sont au service du propos artistique, la pierre est la clé de voûte qui donne du sens à cette œuvre.

La sculpture de Vincent Gavinet au Havre qui est juste en face de Honfleur est vraiment dans le même esprit. Je connais ce sculpteur et son œuvre « Catène de Containers » est vraiment hors norme comme celle de Richard Serra au Guggenheim Bilbao ou de Chilida.

Tu as aussi travaillé dans des écoles d’art?
J’ai monté en 1996 le premier atelier numérique à L’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris – Ensb’a –. J’ai une formation scientifique d’ingénieur qui m’a permis d’aborder le numérique dans les années 90. Ensuite, j’ai travaillé à L’École Nationale Supérieure de Création Industrielle – ENSCI-Les Ateliers – l’approche design, sa dimension créative m’a beaucoup intéressé. Les étudiants.es de ces 2 écoles m’ont beaucoup appris à travers leurs créations et inversement, par ce que j’ai pu leur apporter.

Il faut aussi parler financement, bénévolat, Aide à la création….et l’implication importante des services techniques de la ville ?
Les trois sponsors sont en lien direct avec l’installation : HappyWool-Phildar pour la laine qui est notre seul matériau sur cette installation, Karver sailing experience qui fournit cordes et poulies pour le montage de « 800 grammes » et Boesner qui est un vendeur de matériel beaux-arts.

Avec ces entreprises et avec le soutien de la mairie de Honfleur, cette exposition d’art contemporain peut avoir lieu dans de bonnes conditions. Nous avons aussi sollicité la DRAC pour une aide à la création.

Il a également des bénévoles pour le montage de l’installation et l’accueil du public, les services techniques de la ville dirigés par Benoît Nicolle. Merci à Murielle Madoyan graphiste à la mairie, Eva Hamard, graphiste indépendante nous a fait l’honneur de réaliser l’affiche somptueuse de « 800 grammes » et Jacquie Guiyoule. Merci à Caroline Thévenin, maire adjointe à la culture de Honfleur, sans eux, rien n’est possible.

13 janvier 2024
François Gaulier, sculpteur

06 63 62 91 85 – contact@gaulier.fr

https://gaulier.fr/evenements/greniers-a-sel-honfleur-800-grammes/

PlanèTerre, une œuvre d’art pour le nouveau siège de l’Institut français

Une œuvre d’art pour le nouveau siège de l’Institut français

façade+croix 2-8-1+hamamelis plan largePlanèterre,
Colonne métallique, récipient terrestre, expansion végétale

Entre sculpture et architecture, terre et arbres font le lien entre l’artificiel et le naturel, le construit et le vivant. La colonne supporte et réunit ce qui nourrit et ce qui se diversifie, ainsi en est-il des langues et cultures du monde.

La colonne est vertébrale, rhizome vertical, aérien, sur lequel bourgeonnent des « pots », comme des bulbes.

Clin d’œil au premier pot de J.P. Raynaud, geste artistique, inaugural chez l’artiste, témoignant d’une sorte de conscience tragique, proto écologique, ces pots évoquent aussi le jardin planétaire, c’est à dire ce qui, selon Gilles Clément, est clos, fragile, et nécessite les soins du jardinier. Ainsi, l’Institut Français cultive la langue française, la préserve et favorise son développement dans le monde, accueille les cultures étrangères.

Élément architectural, dégagé de la façade mais arrimé à celle-ci, la fonction structurelle de la colonne (support) devient symbolique. Légèrement inclinée par rapport à la verticalité du bâtiment – déséquilibre, elle tient debout grâce à lui. Cette inversion fonctionnelle rend visible et sensible, la fonction de l’Institut Français: étayage et soutien de la diversité culturelle.

L’acier Corten, matériau chaud évoquant la brique des entablements de la façade, permettra un travail sensible de la patine, surface en transformation, soumise au travail des phénomènes atmosphériques. Matériau-support enregistrant les traces climatiques, les aléas du temps. Solide et fragile, la colonne repose sur un pied ténu. La forme du cône et son mince ancrage dans le sol, nous font re-sentir le rapport au sol, à la terre, à cette fine pellicule, cette délicate enveloppe dont nous dépendons et qui dépend de nous.

Nous pensons à Gaïa, cette divinité mythologique, devenue une pierre de touche conceptuelle dont Bruno Latour reformule les enjeux dans sa pensée d’une nouvelle écologie: politique, scientifique, sociale, culturelle.

Au cœur de Paris, Planèterre, fait écho aux problématiques architecturales contemporaines, dont témoignent les nombreux projets de « forêts verticales » (Libeskind, Boeri, Sou Fujimoto, Kengo, Kuma…). Cette œuvre hybride propose ainsi un jalon de plus, un engagement renouvelé pour construire une ville et un monde futurs: vivables et vivants, pluriels, partagés.

Texte de Jacquie Guiyoule, plasticienne sur une proposition de François Gaulier, sculpteur

Du jaune au rouge, le choix d’une palette de couleur

arbre

À propos de mon travail artistique et de mon implication dans ce projet

Deux éléments essentiels déterminent et orientent ma démarche artistique : la spécificité du matériau et l’échelle de l’oeuvre qui en dépend.

Du matériau, à chaque fois, une certaine forme émerge, guidant les étapes et mes choix de création. Ce projet, Planèterre, en est à nouveau l’occasion, combinant et composant le métal, la terre et le végétal pour produire une sculpture-colonne, monumentale à l’échelle du bâtiment.

Le dessin général de Planèterre est résolument épuré, utilisant la forme du cône comme seule et unique matrice générant, par répétition et variations une sculpture de grandes dimensions. Le brun-noir profond de l’acier Corten ne nécessite aucun autre traitement, choix d’une matière primaire comme l’on dirait d’une couleur primaire, choix par lequel, selon la même recherche de simplicité, il s’agit d’aller à l’essentiel. Cependant, la forme végétale introduit un graphisme irrégulier, aléatoire, ajoutant à la simplicité et l’immobilité géo-metrique de la structure métallique, la complexité du biologique, le mouvement de la vie. Les deux matériaux , artificiel et naturel, engagent ainsi la recherche d’une forme « juste » et « unique ». Ils déterminent l’échelle de la proposition.

Cette recherche d’équilibre, entre matériau et échelle est donc au cœur de mon travail de sculpteur. C’est pourquoi concevoir et réaliser une sculpture fixée à la façade d’un bâtiment m’intéresse tout particulièrement. Si mon travail se réfère explicitement à l’esthétique minimaliste, la prise en compte des différents enjeux formels, patrimoniaux, internationaux, culturels, bioclimatiques, qui m’ont conduit à cette proposition, me ferait volontiers reformuler le « Less is more » en « Less and more », au millimètre près.

Fabrication

plan techniques

Éphémère- ÉÉÈ – Décors in situ pour une fête musicale privée

- Description du projet – Avant projet – Études 3D -

- La règle du jeu -

De part et d’autre de la maison, du toit au sol, d’arbres en arbres, sur la terre, vous tracez des axes, tirez des lignes, dessinez les formes: 3 carrés , 2 triangles, structure élémentaire.

Verticalement, une trame de lignes descend de la structure. Des courbes en contrepoint. Grille de lecture, géométrie mouvante du lieu : architecture et nature, ciel, lumière et eau.

Le vent se lève et défait la géométrie. Le vent tombe, la trame réapparaît, et le lieu retend toutes ses lignes.

trace_dessine_bleu_cobalt

- Simulation spatiale -

Chainette O4-2

Chainette 05

- In situ -

- Coquillages suspendus avec un fil de laine rouge sur une trame carré en bambou -

- Fils de laine formant une voute et verticales suspendus sur deux cordes en « V » avec coquillages -

Voute

Granges aux Dimes / Coulommiers / Commanderie des Templiers

Pour cette exposition à la Commanderie des Templiers à Coulommiers, la série des  » Collage (s) en béton «  est mise en relation avec la série  » Monolithe (s) « , sculptures en aluminium;  voici une présentation des deux séries. En 2024, nous souhaiterions aussi investir l’espace extérieur de la Commanderie des Templiers.

La sculpture, un art du collage

Rodin a été le premier sculpteur à faire du collage à partir de pièces moulées issues de différentes sculptures. Le collage, technique aujourd’hui très commune – notamment dans le numérique – est reprise dans cette série de sculptures réalisées avec des morceaux de parpaing. Si le matériau est considéré comme pauvre, la feuille d’or le magnifie comme un bijou. L’unité des assemblages est soulignée par la texture et la couleur rouge de la craie grasse ou de la peinture acrylique.

Chacune de ces sculptures est une pièce unique car il est pratiquement impossible de retrouver le même morceau de parpaing fracturé. La façon de les assembler constitue sa signature même, le hasard s’immisçant parfois dans ces constructions imaginaires à la limite de l’abstraction.

 

Sans titre 1, 2021 - Béton, 65 x 30 x 30 cm site

Monolithe I et II

 

Tout oppose ces deux sculptures, la légèreté contre le massif, l’aérien contre la pesanteur et pourtant elles dialoguent parfaitement.


Le thème du monolithe est récurent dans mon travail en jouant des matériaux : du granit à l’aluminium en passant par le bronze. Il s’appuie aussi sur une recherche autour de l’équilibre. En s’appuyant juste sur 3 points, « Monolithe II» trouve un équilibre presque parfait.

 

Pour les amateurs de patrimoine, cette exposition se tient dans un lieu magnifique, dans une ancienne commanderie des Templiers à Coulommiers.

 

Commanderie des Templiers Coulommiers

EXPOSITION « Les Chevaliers de l’Art » du 6 au 14 Mai 2023

La Grange aux Dîmes Commanderie des Templiers Coulommiers

Ouvert le Samedi 6, le Dimanche 7 , le vendredi 12,
samedi 13, et le dimanche 14 Mai 2023 de 15 à 18h.
Du lundi au jeudi, sur rendez-vous pour les groupes
Renseignements: Colette RABEY 06 72 90 88 28

2024…… à la Commanderie des chevaliers, des sculptures monumentales en acier et granit

Pour 2024,  je souhaiterais exposer en extérieur mes grandes sculptures en acier et Granit au sein de la Commanderie des Templiers. La grange aux dimes pourrait présenter les études, travaux préparatoires à ces sculptures monumentales. La proposition a été présenté à Mme Laurence PICARD, maire de Coulommiers, Mr Jean Bardet, adjoint au maire délégué à la culture et au patrimoine et Mr Franck Riester ancien ministre de la culture et actuellement Ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement.

proposition 01

L'actualité de François Gaulier